Travail, genre et sociétés est une publication pluridisciplinaire et internationale qui se donne pour objet l’étude de la différence des sexes dans le monde du travail et aussi, plus largement, de la place des femmes dans la société. Le genre n’est pas un domaine spécialisé, c’est une grille de lecture du monde social.
Travail, genre et sociétés est éditée, depuis 2009, par La Découverte, elle est accessible sur Cairn, portail de revues en sciences humaines et sociales, en texte intégral depuis son premier numéro.
Depuis 2011, les résumés des articles publiés sont traduits, non seulement en anglais, allemand et espagnol, mais également en chinois et en portugais
TRAVAIL, GENRE ET SOCIÉTÉS
Traduite en anglais/Translated in english
Consulter Travail, genre et sociétés
TRAVAIL, GENRE ET SOCIÉTÉS
traduite en espagnol / traducido al español
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La revue Travail genre et sociétés et le réseau international et pluridisciplinaire de recherche MAGE (Marche du travail et genre) ont l’immense tristesse de faire part du décès, le 4 août 2022 à Valencia, de celle qui les a créés et dirigés durant de nombreuses années. Le Cerlis (Centre de recherche sur les liens sociaux), dont Margaret Maruani était membre, s’y associe :
Margaret Maruani. Sociologue, Directrice de recherche émérite et Médaille d’argent du CNRS, Chevalière de la Légion d’honneur, pionnière en France et à l’échelle internationale des recherches croisant sociologie et genre appliqué aux questions du travail et de l’emploi, est aussi l’une des premières à faire entrer le champ des études de genre dans les institutions.
Impulsant une recherche féministe, à la fois libre et engagée, elle savait communiquer son enthousiasme tout en étant remarquablement efficace pour organiser et fédérer les énergies. C’était une très grande dame de la sociologie. Elle était notre amie. Elle va nous manquer terriblement, mais nous conservons avec nous ses paroles et ses écrits. Nous nous associons de tout cœur au chagrin de sa famille.
Vous accéderez à son parcours en français en cliquant sur ce lien. Son parcours a aussi été traduit et publié en anglais, vous pouvez le lire en cliquant sur ce lien.
Lettre de soutien à Gisèle Pélicot
Le 15 novembre 2024
A Gisèle Pelicot,
Comme tant d’autres, nous avons été très choqué.es et marqué.es par votre histoire. Nous avons aussi ressenti une profonde admiration pour votre attitude courageuse, votre persévérance et la grande stabilité de votre jugement : il fallait au moins toutes ces qualités pour rendre publics ces actes monstrueux que vous avez subis, pour réclamer justice et affronter l’opprobre, au risque de renouveler l’humiliation et revivre la douleur.
A l’occasion de la sortie du numéro 52 de notre revue, Travail, genre et sociétés, dont le dossier est intitulé « le sexisme au cœur du couple », nous voulons vous témoigner tout notre soutien.
En effet, les violences que vous avez subies, à répétition et à bas bruit, n’auraient pu se faire sans un contexte de culture du viol qui a été bien rappelé, entre autres par Christine Bard dans un article publié dans Le Monde daté du 3 octobre 2024. Mais votre histoire montre aussi que la monstruosité humaine prend un visage ordinaire, ainsi que l’a écrit Hannah Arendt, et qu’elle est toute proche de nous, à l’intérieur de nos frontières et de nos groupes d’appartenance, mêmes les plus chers. Y compris les couples.
Car votre histoire de viols à répétition n’aurait pu être possible avec cette ampleur sans votre mari, socle de toute cette manigance. Votre histoire questionne donc profondément cette institution qu’est le couple, avec ou sans mariage. Le couple fondé sur le sentiment amoureux et non plus fruit d’un arrangement social et économique explicite entre deux familles, profond changement de la fin du XVIIIème siècle expliqué par des historien.nes européen.nes spécialistes des structures familiales (P. Ariès, A. Burguière, E. Shorter).
Or, actuellement, en cette période où bien des institutions sont, à raison, bousculées, où des personnalités charismatiques sont descendues de leur piédestal (par exemple l’Abbé Pierre), où le hashtag #MeToo brise le silence et l’omerta dans les mondes de la culture, du sport et ailleurs, il reste encore des tabous à lever. Par exemple au sujet de la soumission chimique, de l’ampleur de l’inceste, ou encore sur les maltraitances et violences conjugales au sein des couples de personnes âgées, lors de divorces ou même dans un quotidien ordinaire. Non, la vie privée n’est pas hors du temps, hors du monde ; non, elle n’est pas toujours protectrice, lieu de sécurité. Loin d’être un monde à part, elle reste traversée par des forces sociales que l’on retrouve dans la vie publique, qui prennent parfois les contours de forces obscures destructrices : abus de confiance/ de pouvoir, manipulation, emprises de toutes sortes, rapports de pouvoir, désir de revanche. L’amour est une chose, le couple en est une autre : une institution située historiquement, composée de deux êtres situé.es socialement. Mais amour et couple doivent être questionnés au regard des catégories classiques des sciences sociales : de sexe, de classe, de sexualité, d’âge, de « race », etc.
C’est l’édifice de connaissances que les sciences sociales veulent construire et rendre visibles. Notre numéro de revue souhaite y apporter sa pierre et nous tenions à vous en informer et vous offrir un exemplaire de ce numéro.
Puisse votre entrée dans l’Histoire vous apporter réparation et un peu de baume sur le chemin de la dignité retrouvée.
Le comité de rédaction de Travail, genre et sociétés
Au nom du comité de rédaction de la revue Travail, genre et sociétés et du réseau MAGE (Marché du travail et genre), nous exprimons notre plus profonde tristesse face à la disparition brutale le 28 août 2023 de François Gèze, éditeur ami de toujours, soutien inconditionnel de la revue et de nos travaux.
Nous regrettons les discussions, toujours riches et fructueuses, qui étaient les nôtres autour des sujets intellectuels que nous partagions et autour de l’évolution de l’édition en sciences humaines et sociales, sujet très politique s’il en est.